NIHON ZARU le singe japonais
...Et la boucle se boucle... Au temps ou je commencais a m' interresser a la photo, autant dire, il y a 20 ans, j' avais ete saisi par le reportage d' un magazine photographique montrant ses singes japonais se prelassant dans une source d' eau chaude au beau milieu d' un paysage enneige. C' etait l'expression de leur visage qui m' avait le plus marque tant on pouvait la comparer a la beatitude qu' un humain exprimerait dans la meme situation. Au coeur de la vapeur, certains primates, meme, semblaient entierement absorbes dans leurs pensees. Quelques 15 ans plus tard, je rencontrais a Marseille, ma future femme, Yumie, citoyenne japonaise avec qui nous decidions, pour un temps, d' aller vivre a Tokyo.
C' est donc tout naturellement qu' une de nos escapades nous a conduit sur ce site, dans la prefecture de Nagano. La neige tardait a tomber en cette fin d' annee 2004 et puis deux jours avant le depart elle a recouvert en abondance tout l' archipel si bien que Nagano nous est apparue paralisee sous 40 centimetres de poudreuse. Les fetes du nouvel an au Japon sont comme Noel en Europe, l' occasion de reunions familiales ainsi beaucoup de commerces etaient fermes accentuant le caractere provincial de la ville. Ce n'est donc peut etre pas le meilleur moment pour planifier cette ballade, sauf peut etre pour la visite du temple Zenko-ji, le soir du 31 decembre ou des familles de toute la region, convergent pour la premiere priere qui apportera le bohneur et une bonne sante a ses proches.
On prend un autre train et encore un bus pour rejoindre le village d'ou part le chemin qui conduit au onsen pour primates et deja on en apercoit quelques uns qui se chamaillent pres d' une pension, de l' autre cote de la riviere mais maintenant il y en a un carrement installe sur l' etroit sentier. On hesite mais l' animal ne nous calcule meme pas. Contrairement a ce que j' imaginais, ils ne sont pas agressifs avec les humains car il ne sont nourris que par une personne avec des cereales et jamais avec des aliments trop gouteux ce qui les exciteraient.
Ils sont la, au moins 80 de tout ages, a s'epouiller dans l' eau sulfureuse ou dans la neige a la recherche de nourriture. Seules les femelles s' occupent des petits. L' une d' entre elles porte sur le visage une sale morsure qui cicatrise. Un tout jeune passe tout son temps a observer la paume de ses mains boursouflees du fait qu'elles ont trempe des heures dans l' eau. On peut les photographier a un metre mais gare aux eclaboussures quant un dominant fait le menage pour s' installer. Si votre presence les inquietent, ils levent les sourcils, mimant l' effroi. 
Mieux vaut prendre garde a l' avertissement en s'ecartant ! Yumie se rechauffe pres du feu qui flambe dans un vieux barril. A ses cotes, deux femelles et un petit sont blotis les uns contre les autres. Alors que je photographie un groupe un peu a l' ecart dans la neige, un petit vient grignoter une branche a l' abri entre mes jambes en s' agripant au bas de mon pantalon. Vers 15h00 un gardien du parc seme dans la neige de pleines poignees de cereales que les singes vont 
passiamment retrouver unes a unes et deja ils commencent a regagner la montagne boisee de pins dans lesquels ils grimperont pour passer la nuit blottis les uns contre les autres.La fraicheur du soir nous aide a quitter nos cousins a poils longs.
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